lundi 30 août 2010

des mots démo

Dans les régions d’Afrique où l’on parle le bambara il est d’usage, lorsqu’on a été invité à dîner, de demander trois fois à quitter son hôte avant que ce dernier ne fasse mine de vous avoir perçu. La formule consacrée, c’est « je demande la route ».
Jolie formule, mais surtout pratique ;  un bon petit code de politesse, ça permet d’éviter  tout un tas de faux-pas et moments embarrassants.

21h : Le café est juste terminé. Vous êtes vautré sur votre chaise/fauteuil/canapé et bredouillez vaguement : « faudrait que je commence à songer à rentrer ». C’est le bide, personne ne vous entend.
22h : on a regardé les photos des enfants/trek au Tibet/le chien, pris des nouvelles de Tante Louise/le prof d’anglais de 3ème/le chien. On vous offre un second café, que vous acceptez, un déca mais alors en vitesse.
23h : on a joué au trivial pursuit/Uno/ poker (vous avez gagné le chien), vous commencez une phrase genre « malheureusement il va falloir que … »
… et en deux minutes quarante-cinq chrono, on vous a apporté votre manteau vos gants un doggybag smik smik faudra qu’on refasse c’était sympa, et vous êtes dehors sur le palier.

Ah ben, finalement, en relisant, ce n’est pas si différent que ça.

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A propos de prof d'anglais, ça me rappelle ce texte de la guerre des gaules (pas de mauvais esprit) que celui de latin tentait de nous faire traduire :

Gallia est omnis diuisa in partes tres, quarum unam incolunt Belgae, aliam Aquitani, tertiam qui ipsorum lingua Celtae, nostra Galli appellantur

Que bien sûr vous avez tous appris à traduire par :

Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois.

Ah oui mais non, pas du tout ! Je prends mon gaffiot, je regarde sous gallus pluriel galli et je trouve quoi ? gallus i m coq, le coq est maître sur son fumier.
En fait, l’envahisseur qu’était César ne faisait que répéter le surnom que les romains donnaient à "ceux qui se nomment eux-même les celtes, mais que nous appelons les poulets".

cocorico

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L’élision est un type d’apocope, qui sont toutes deux des modifications phonétiques ressortissant aux métaplasmes.
Elle consiste en l’amuïssement de la voyelle finale d’un mot devant un autre mot à initiale vocalique (en d’autres termes, l’effacement d’une voyelle en fin de mot devant la voyelle débutant le mot suivant) ; c’est une possibilité de résolution de l’hiatus (comme la liaison) et donc, pour le coup, aussi une forme de synalèphe. (1)

Puisqu’on vous le dit

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(1)    entièrement pompé dans wikipedia

mardi 24 août 2010

L'oeil du calamar

photo prise à Bourges, tous droits réservés




J'ai lu qu'aux zussa ils ont des neocréationnistes, qui tiennent cet admirable raisonnement : on ne sait pas comment expliquer, d'un point de vue évolutionniste, la merveille qu'est l'oeil du calamar. C'est donc un esprit supérieur qui l'a volontairement créé. Cherchez l'erreur.
Il y a eu des tentatives d’infiltration en Europe, mais l’anticlinal de bon sens de la plate forme indo-européenne laisse glisser. Le danger, pour la communauté scientifique méricaine mais aussi pour leur système d'éducation tout entier, c’est que certains universitaires se sont ralliés à ces fumeuseries, ce qui trouble l’esprit déjà microscopique et donc rapidement encombré de certains de leurs élus.

J'ai lu, c'est de Eric McCormack, "regarde le monde, avec ses milliers de milliers d'années de guerre, de peste, de famine, de meurtre, de violences publiques ou intimes, d'injustices, de parricides, de génocides. Il faudrait être infiniment cynique pour ne pas croire qu'il y a un grand système, un grand dessein derrière tout ça".

J'ai écouté Angelo me confier "il y a patron partout, dans un garage, dans un magasin, dans un ministère, il y a patron au collège, et vous voudriez que pour "tout ça" (vaste geste englobant l'univers, depuis l'insecte importun jusqu'aux galaxies) il n'y ait pas de Patron ?"

J'ai lu, que nous ne sommes rien que des chiffres alignés dans un vaste programme d'ordinateur.
Bon sang mais c'est bien sûr.
Nous sommes, mes bien chers frères mes bien chères soeurs, dans une version test du monde. Icibas 0.31 beta. Je vous raconte pas les bugs.
Et la version 1.0, la bonne, la définitive, le Paradis, elle sera PAYANTE.

Quand je serai grande je ferai gourou.

lundi 16 août 2010

Stores clap deuxième


Bravo ! Samo dans son rôle de composition "la Bricolomate du mois"


cessa, rigole

non, bravo bravo, je suis sincère !

mouais
ceux qui sont moins malins (ou plus économes), ce sont les fabriquants : les deux stores sont identiques

tu avais prévu des pansements Urgoplast avec des petits mickeys dessus? de la Bétadine? un sérum antitétanique ?

je vais supposer que l'allusion au serum est un souci de ma santé, et non l'expression de ton hilarité.

heureusement, qu'ils sont identiques


non : ils devraient être en miroir, pour que les cordons de descente/montée soient le long des murs

tu es sûre que ça ne peut pas être inversé facilement par le client ?  ou que ça ne devait pas être précisé à la commande?


. . . . . !
1) ça ne se commande pas, ya un casier et des stores dedans dans des boites identiques avec des stores identiques dedans
2) si on inverse les cordons se retrouvent entre la vitre et le store

donc, il faut choisir le casier "droit" et le casier "gauche"

je suis une incomprise

meunon

ah ?

je suis en admiration

pf

samedi 7 août 2010

Poser des stores

Dans notre série de l'été "Samo bricole à la maison", notre épisode comique : "poser des stores".
Déjà, j'avais dû m'y prendre à deux fois pour aller les acheter, vu que j'avais pensé à mesurer la fenêtre mais pas le vieux store, ce qui tu l'avoueras eut tout de même été plus utile. Je dois dire que les vendeurs de chez Leroy-Merlin sont 1) compétents, et 2) d'une patience de joueur de poker.
Sur les conseils de l'une d'entre eux (c'est un job d'été pour élèves du collège ? elle me semble avoir douze ans) (beaucoup de gens me semblent avoir douze ans, c'est grave, docteur ?) je prends aussi deux bitognos magiques, qui permettent de poser les stores sans vis ni clous, en s'accrochant au battant.
En principe.
Parce qu'évidemment, sur mes fenêtres qui datent de la guerre de cent ans bien épaisses en bois, ça ne tient pas, faut du pvc tout mince.

Trouver un marteau un crayon les tournevis. Lire les instructions (prévues pour des lecteurs ayant Brico +5). Comprendre les instructions.
Apporter la grande échelle devant la fenêtre sans rien casser au passage. Grimper. (NON je n'aurai pas le vertige en regardant dans la rue, et avec un peu de chance il n'y aura pas d'ici un quart d'heure un rassemblement de japonais hilares).

Dévisser un vieux store. Se faire la réflexion qu'il y a des endroits où on ne pense jamais à nettoyer. Se faire la réflexion que les précédents proprios ont posé ça n'importe comment, et forcé sur la quatrième vis, HAN ça y est.

A considérer la dureté du bois et la longueur des vis fournies, il me revient que j'avais une visseuse fonctionnant sur batterie, dans le temps. Je la retrouve (à sa place, avec les outils et sous la perceuse, si si). Et comment ça fonctionne, cette arme ?
Chercher le mode d'emploi. Trouver le mode d'emploi, rangé avec tous les autres modes d'emploi. Se dire que je suis tout de même une fille organisée, se mettre à trier et jeter tout ce qui est périmé, c'est à dire à peu près la moitié (j'ai eu autant de téléphones fixes que ça ?).
Aah ! c'est comme ça qu'on fixe le petit embout tournevis ! Faut tourner le mandrin, quel joli nom.

Et puis évidemment il faut recharger la batterie et prendre un ticafé, j'en suis là.


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En fait de pause-café il y a eu tout un déjeuner, et trois photos supplémentaires de Lyon postées sur Flickr.
La visseuse semble prête à coopérer, je m'attaque donc au premier support. Sauf que non. Le support, c'est comme une petite boite avec des trous au fond, et la visseuse, elle ne va pas jusque là.

Donc, accrochée à l'échelle par les orteils , j'ai vissé à m'en coller des crampes dans les doigts, ça m'a rappelé le bon vieux temps et les meubles Ikéa qui vous décollaient la peau des paumes.

A 50 cm de la première boite il faut en visser une seconde sans se tromper de sens. Et mesurer, ils n'ont pas l'air de rigoler avec la précision.
Chercher le mètre déroulant partout, je l'ai encore vu la semaine dernière. Ne pas trouver le mètre déroulant, rayer la phrase ci-dessus sur les filles organisées, prendre le petit mètre en bois repliable, faire des marques au crayon.
Visser visser visser visser.

Clac le store, clac le cache en bois de la partie métallique, et ... hooooooooo que c'est bô.  Le chat, lui, trouve que c'était mieux avant, mais les chats sont toujours comme ça.

Je ferai l'autre battant un de ces jours.

mardi 20 juillet 2010

La photographie est un art

Ce qui n’est pas le sujet en discussion, tout au moins pas maintenant, on peut y revenir. Bien sûr, tout photographe n’est pas artiste, ni chaque photo une œuvre impérissable. Il s’agit à l’évidence d’un art qui fait appel à la vue, comme la sculpture ou la peinture. Et qu’on tend trop facilement à ranger dans le même tiroir que cette dernière.




Six poires (2 william, 2 abbate, 2 comice) - acrylique par Claudine de Montmollin


Il faut reconnaître que c’est facile. Même présentation ; une histoire commune, puisque l’une se substituât à l’autre pour les portraits de famille ; expos de même type avec accrochages ; et même, plus subtilement, cette façon à la fois de raconter une histoire et de figer un instant.

Toutefois le tableau peint ou la sculpture n’existent qu’en un seul exemplaire. S’il s’en trouve un autre identique, c’est une copie, un unique peut prétendre à l’authentique. Alors qu’une photographie, fut-elle reproduite cent fois en différents formats, conserve son originalité, reste chaque fois LA photo.

Comme un livre, ou une oeuvre musicale. « Ecrire avec la lumière », oui en effet, un roman ou un concerto.
On conserve ce rapport étrange au temps, puisque nous lisons le livre de son début à sa fin (en général) alors qu’à chaque instant de cette lecture le texte est là intégralement dans nos mains. Et on raconte que Mozart appréhendait ses compositions comme une image unique, globale et immédiate. Comme une photo, quoi.

mardi 13 juillet 2010

Dis meussieur, c'est quoi une photo ?

Salut cousine, je t'ai un peu laissé tomber, mais je participais à un stage de chant pendant lequel j'ai massacré du Haendel avec constance.
Tu as remarqué, que dans chaque groupe que le hasard réunit, il y a un boulet ? Comme je fréquente surtout des photographes, je connais assez bien le sous-embranchement du boulet photographe.

Portrait du boulet photographe

D'abord, c'est un mec, le mâle alpha dans toute sa splendeur. Chez lui, le concours du plus gros objectif a un relent freudien indéniable.
Le boulet photographe pense être un expert, a failli gagner des concours, connait intimément Depardon et d'ailleurs lui téléphone tous les jours, a été publié une fois dans Chasseur d'Images, et tient à le faire savoir. On le connait depuis cinq minutes qu'il a déjà sorti son matériel et t'invite a en faire autant, certain de dominer le troupeau (là ce n'est plus Freud, mais la Vie des animaux).

J'en ai connu un particulièrement gratiné, lors d'une semaine en Toscane. Ce type était capable de sortir absolument tous les clichés proscrits des forum(s ?), et tentait (heureusement en vain) à la moindre occasion de lancer la discussion sur les sujets qui fâchent, avec cet aplomb que seuls connaissent les vrais khons.

Nikon c'est mieux que Canon (ou le contraire, hein)
Le noir et blanc c'est mieux que la couleur
Le numérique c'est la fin des vrais photographes
Le post-traitement c'est le mal (accompagné de l'argument qui tue : "ce n'est pas de la photo")

Moyennant quoi il nous fait admirer le cliché dont il est le plus fier, ses grolles de marche (à ses pieds), version nb floue, film argentique. Tout le monde n'est pas Cartier-Bresson, nespas.  Mais bon sang qu'est-ce qui permet à ces amateurs arrogants de s'approprier la définition de la photographie, de s'imaginer garants de LA Vérité et du Vrai ?

Photographier, c'est graffer avec des photons (des vrais aussi) (désolée, pas pu m'en empêcher) ; écrire avec la lumière. Point barre.
Une surface photosensible, de la lumière, toutes les sortes de surfaces et toutes les sortes de lumière. Les grosses boites en acajou, les petits compacts, la camera oscura. Le papier, l'écran. Les couleurs d'origine, ou d'autres, ou pas. La lumière de ce moment, celle dans ta tête. Tatie dans son fauteuil ou l'arbre du jardin ou ce que ton oeil rêve derrière les formes.

(je me souviens lui avoir, hélas momentanément, cloué le bec, en faisant remarquer que la nature, autant que je sache, n'est pas en noiréblanc, et que donc post-traitement il y avait sur tous ses clichés. L'argument est libre de droits, si jamais tu en as l'usage)

Tiens, un petit exemple : je regarde le film Sherlock Holmes, lequel traverse un pont en fiacre. La caméra et moi avec et je suppose Sherlock aussi balaye le paysage, c'est un plan qui dure quelques secondes. Je fais ce que je fais toujours en pareilles circonstances, que je sois à pied, en voiture ou en DVD ... je shoote. Et puis je recadre un tout petit peu, je retravaille les ombres, applique par touches légères deux ou trois filtres.




Dis, madame meussieur, c'est de la photo, ça ?

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